Un peu d’histoire…
Introduite en France sous Napoléon III, cette variété venue du Nord de l’Italie a longtemps été appelée « la Parme ». Elle était alors cultivée dans la zone maraîchère au nord de Toulouse (Lalande, Aucamville, Saint Jory…).
Elle en est d’ailleurs l’un des symboles, et porte dignement ses couleurs depuis 1985, date à laquelle l’appellation « Violette de Toulouse » est devenue une marque déposée.
Dès 1850, cultivée en pleine terre sous châssis vitrés, cette fleur si particulière va faire la renommée de Toulouse.
Au début du XIXème siècle, 600 familles vivaient en hiver de la vente de cette fleur coupée, destinée à la réalisation de bouquets ronds qui étaient vendus au poids.
Cette floraison était unique à une époque où les fleurs étaient rares durant l'hiver.
Très à la mode, elle s’exportait vers l’Angleterre, l’Allemagne, la Russie, et même au Maroc grâce à l’aéropostale.
Des bals, l’élection annuelle de Miss Violette et la remise de bouquets aux personnalités vont mettre la Violette de Toulouse à l’honneur. Dès le début du XXème siècle, les Violettes sont cristallisées à Toulouse. Le parfum est créé dans les années 30.
Dans les années 50, un artisan régional invente la liqueur à la Violette et des ateliers confectionnent les poupées « marchandes de Violettes ».
Ces produits dérivés contribuent à la renommée de la Violette toulousaine, déjà largement connue au-delà des frontières grâce à la vente de bouquets en hiver.
1956, un hiver pas comme les autres
Cette année-là, un froid glacial s’abat sur l’Europe. Les maraichers ne sont alors pas préparés à cet hiver très dur et une grande partie de la production de Violettes est gelée.
Les conditions de culture rudes de l’époque, l’urbanisation galopante de la ville, le développement du marché international de Rungis et la concurrence accrue des autres variétés de fleurs grâce au développement du transport aérien, mettent à mal la vente de cette petite fleur hivernale.
Il faut alors attendre 1984, date à laquelle la Chambre d’Agriculture de la Haute-Garonne et le Conseil Régional de Midi Pyrénées, décident de lancer un programme de recherche et d’étude afin d’assainir les plants touchés par le froid. Leur reproduction va être assurée par le procédé in vitro.
C’est ainsi que les scientifiques relancent sa production. Ces jeunes plants sont confiés à des producteurs de la région, qui depuis perpétuent cette culture.
Dès lors, cette variété réhabilitée est cultivée en pots, hors sol, sur tablettes à hauteur d’homme et sous abris afin d’optimiser les conditions de culture.
La Marque « Violette de Toulouse » est aujourd’hui déposée.
De nos jours, la production est timide, maintenue par poignée de producteurs dont nous faisons partie, qui souhaitent pérenniser cette tradition unique et symbole fort de Toulouse.
L’Association les Amis de la Violette, la Confrérie de la Violette, et la Mairie de Toulouse contribuent à ce renouveau par la réalisation d’évènements culturels.
Depuis 1993, La Maison de la Violette a développé une centaine de produits dérivés autour de la Violette et s'investit au quotidien dans la protection et la valorisation de ce patrimoine régional unique, par la production de Violettes en pots tout au long de l’hiver, et la participation aux Journées européennes du Patrimoine chaque année.
Depuis plus de 10 ans, nous cultivons sous serre la Violette de Toulouse, avec le soutien de la région Occitanie, et présentons cette culture dans le cadre de portes ouvertes (en février et en mars).
La culture de la Violette de Toulouse
La Violette de Toulouse est une plante vivace d'hiver qui se plait à l’extérieur.
Elle craint le soleil de midi et préfère une exposition ombragée.
Elle se cultive en pot, en jardinière, ou en pleine terre.
Elle apprécie un sol léger et drainant (l’enrichir avec du compost ou un peu de fumier par exemple).
En période de froid intense, privilégiez une voile d’hivernage ou de la paille pour la protéger.
En été (juin-juillet), il faut tailler son feuillage pour la mettre au repos et préparer sa floraison, l’hiver suivant. Pensez à bien l’arroser à cette période!
Une Violette pas comme les autres…
Sa particularité : elle ne fait pas de graines, contrairement aux autres Violettes dites « sauvages ».
Il faut donc la bouturer pour la reproduire, c’est à dire prélever ses stolons (au printemps et à l’automne) et les mettre à raciner dans du terreau de bouturage. Le pied mère grossit et donne chaque hiver de magnifiques fleurs doubles, parfumées, à la couleur parme au cœur blanc.
Quelques conseils de jardinage pour la Violette :
- Période de floraison :
- Hiver (Décembre à Mars)
- Exposition :
- Ombre/mi-ombre À l’extérieur, à l’abri du soleil et du vent
- Taille du feuillage :
- En été
- Cultiver la fleur chez soi.
- Reproduction par bouturage en prélevant les stolons (printemps & automne)